Asmaa Hamzaoui & Bnat Timbuktu

Chants gnawas du Maroc

Asmaa et les musiciennes et chanteuses de son groupe Bnat Timbouktou (les filles de Timbouktou) revisitent les traditions musicales originaires d’Afrique subsaharienne d’une beauté hypnotique, dont l’interprétation publique était jusqu’alors une prérogative masculine. Originaire de Casablanca, Asmâa Hamzaoui, 21 ans, fille du maâlem (grand maitre) Rachid Hamzaoui, est en passe de devenir l’une des nouvelles énergies du Maroc du XXIème siècle. Elle joue du gumbri, l’instrument sacré de la musique et de la culture gnawa. Venues du désert, avec des chants incantatoires pour l’Eau, qui acquiert ici une dimension sacrée.

En partenariat avec la Caravane Arabesques Montpellier

10 septembre 2023 - 16:00 pm

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Originaire de Casablanca, Asmâa Hamzaoui, 21 ans, fille du maâlem (grand maitre) Rachid Hamzaoui, est en passe de devenir l’une des nouvelles énergies du Maroc du XXIème siècle.


Elle joue du gumbri, l’instrument sacré de la musique et de la culture gnawa. Cet instrument de bois et de peau de chèvre, sorte de luth à trois cordes que l’on frappe est traditionnellement réservé aux hommes. Initiée à l’âge de six par son père, elle en a maîtrisé la pratique à 9 ans et elle est désormais l’une des très rares (sinon la seule – on pense notamment à l’Algérienne septuagénaire Hasna El Becharia et à son Diwan) à jouer de cet instrument sacré en public.


Effectivement les femmes sont autorisées à manier le luth, mais en privé, impensable de les entendre lors des cérémonies et rituels ésotériques de l’art tagnaouite (la tradition des gnawas). Des générations de maâlems se transmettent ce titre de père en fils. Il existe bien dans la tagnaouite un rôle spécifique dévolu aux femmes: celui de voyante-thérapeute, à qui revient d’organiser la lila (soirée de transe) et d’accompagner le rituel jusqu’à son terme. Mais la fonction musicale continue quant à elle d’être une prérogative masculine.
Déterminée plus que rebelle, Asmâa a brisé ce tabou, en 2017 au Festival Gnawa d’Essaouira avec son groupe exclusivement féminin Bnat Timbouktou (Les filles de Timbouktou). Aux dires de tous, l’un des évènements les plus marquants de cette édition. Une prestation pleine d’autorité, de charme et qui a révélé également un incroyable talent vocal. Le groupe se compose d’Aicha Hamzaoui, la sœur de Asmâa de
Soukaina Emeliji et de Lamgammah Hind. Toutes manient les crotales (les karkabous, percussions à main en métal, autre pilier de la musique gnawa) et les chœurs. Déterminée surtout à féminiser un art qu’elles
respectent par-dessus tout et qu’elles espèrent pouvoir présenter dans le monde entier.
Désormais détentrice du titre de maâlema, Asmâa Hamzaoui, brûle les étapes et brûle d’amour pour son art. Elle revendique pourtant de s’attacher davantage à l’aspect musical, culturel et patrimonial de la tradition gnawa au détriment de son aspect rituel et ésotérique.
Ce qui ne fait aucun doute c’est qu’elle croit en son destin et en sa mission de féminisation d’un domaine encore très machiste. Jouer de la musique, se produire sur scène avec son gumbri, passe aujourd’hui avant tout autre considération.

 

Asmaa Hamzaoui : chant et guembri
Aicha Hamzaoui : chant et qraqeb
Hind Lamgammah : chant et qraqeb
Soukaina Elmelyjy : chant et qraqeb